Spasmophilie et crise de tétanie : symptômes, causes et traitements

La spasmophilie, également connue sous le nom de tétanie latente, est un trouble qui touche des milliers de personnes dans le monde et dont les symptômes se manifestent souvent en période de stress intense.
Les symptômes de la spasmophilie peuvent aller de simples contractions musculaires involontaires à des crises de panique soudaines. Bien que cette maladie soit parfois difficile à vivre, la bonne nouvelle est qu’il existe des traitements et des solutions naturelles efficaces pour la gérer.
Quels sont les liens entre la crise de spasmophilie et le stress ? Quels sont les symptômes et les causes de la spasmophilie ? Et surtout, comment traiter ses manifestations sur le long terme.
Vous trouverez les réponses à ces questions dans la suite de cet article. C’est parti !
Définition : qu’est-ce que la spasmophilie ?
La spasmophilie, également connue sous le nom de crise de tétanie latente ou parfois associée au syndrome d’hyperventilation, est une forme légère de tétanie. Elle se manifeste souvent par une angoisse, une attaque de panique suivie d’une hyperventilation, de palpitations ou de troubles anxieux tels que l’anxiété ou l’anxiété généralisée.
On l’associe également une maladie neuromusculaire caractérisée par des spasmes incontrôlables, des tremblements, des crampes et une hyperexcitabilité musculaire provoquant leur contraction spontanée et incontrôlée. Ces épisodes peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures et leur intensité peut varier.
Enfin, les crises de spasmophilie peuvent concerner des personnes de tout âge mais touchent particulièrement les femmes et les moins de 30 ans.
Quels liens entre le stress et la spasmophilie ?
Le stress et la spasmophilie sont fortement liés.
Une crise de spasmophilie provoque une hyperventilation et une difficulté à respirer qui vont amplifier le stress pour former un cercle vicieux stress-hyperventilation-spasmophilie.
En effet, le stress peut aggraver la spasmophilie en mettant l’organisme dans un état anormal connu sous le nom de mode « lutte ou fuite ». Cet état déclenche une augmentation de la pression artérielle, du rythme cardiaque et des tensions musculaires qui peuvent exacerber les problèmes existants causés par la spasmophilie.
Les symptômes de la crise de spasmophilie
Les manifestations d’une crise de spasmophilie peuvent être classées en cinq catégories : neuropsychologiques, cardiovasculaires, respiratoires, digestives et musculo-squelettiques.
Les symptômes neuropsychologiques de la tétanie latente
Les symptômes neuropsychologiques de la spasmophilie comprennent les troubles du sommeil (insomnie), les troubles de l’humeur (dépression), l’anxiété, les crises de panique, les sautes d’humeur, la perte de concentration et de mémoire, les maux de tête, les migraines, l’irritabilité et la fatigue chronique.
Certains peuvent également souffrir d’angoisses.
Les douleurs musculaires de la spasmophilie
Bien que la principale manifestation de cette affection soit la fréquence des spasmes et des contractions involontaires des muscles du visages ou des membres, elle peut également entraîner de nombreux problèmes musculo-squelettiques tels que des douleurs musculaires, des raideurs articulaires ou une instabilité de la marche.
Les symptômes musculaires de la spasmophilie incluent également des sensations d’engourdissement dans les bras ou les jambes, des fourmillements permanents, des crampes, d’une douleur intercostale, d’un sentiment d’oppression thoracique ou d’une sensation de pointe au coeur, des douleurs au niveau des muscles du dos, du cou ou des lombaires (lombalgie aiguë ou lumbago).

La crise de spasmophilie se manifeste généralement par le syndrome d’hyperexcitabilité neuromusculaire tels que le signe de chvostek (contraction des muscles du visage) et le signe de Trousseau. Ce dernier se traduit par un spasme et une contraction des doigts connue sous le nom de “main d’accoucheur”.
Les troubles respiratoires liés à l’hyperventilation
L’un des symptômes les plus courants chez les personnes atteintes de spasmophilie est le trouble respiratoire. Ces problèmes respiratoires se traduisent souvent par une accélération du rythme respiratoire, un essoufflement, un étouffement, des difficultés à respirer et parfois même par des crises ressemblant à de l’asthme.
Outre ces signes plus évidents de difficultés ou gênes respiratoires, certaines personnes peuvent également avoir du mal à reprendre leur souffle, ce qui peut entraîner une fatigue accrue et une plus grande difficulté à utiliser leur corps.
Les symptômes digestifs (spasmophilie intestinale)
La spasmophilie peut entraîner des troubles digestifs, tels que des douleurs et des crampes d’estomac ou abdominales, de la diarrhée, de la constipation, des nausées, des spasmes intestinaux, des douleurs au ventre, une distension abdominale et des ballonnements, des flatulences, des changements d’appétit, des indigestions, des brûlures d’estomac ou des reflux.
Les symptômes cardiovasculaires de la tétanie légère
La spasmophilie peut aussi provoquer divers symptômes cardiovasculaires tels que des palpitations, de l’essoufflement, de l’augmentation du rythme cardiaque, de la tachycardie, des arythmies, de l’hypertension, des évanouissements et des douleurs thoraciques.
Autres symptomes mentaux et comportementaux de la spasmophilie
Ce trouble peut également se manifester par une vision floue, une sensation de “boule à la gorge”, une bouffée de chaleur, des vertiges, des étourdissements plus ou moins permanents, des larmes et des tremblements.
Combien de temps dure une crise de spasmophilie ?
Une crise de spasmophilie peut durer des heures ou quelques minutes et dépend en fin de compte de l’individu et de la gravité des symptômes.
Ces manifestations peuvent aller d’une gêne mineure à des crises de panique sévères au cours desquelles la personne atteinte peut avoir une sensation de perte de connaissance.
Que faire en cas de crise de tétanie légère ?
Quand les premiers signes de spasmophilie apparaissent, le docteur François-André Allaert recommande de respirer lentement et d’éviter de créer une ambiance de drame autour de la personne concernée car cela ne fera qu’aggraver les choses.
La spasmophilie : quelles sont les causes ?
Les causes neurologiques de la spasmophilie
Les causes neurologiques de la spasmophilie peuvent comprendre des anomalies du système nerveux comme un dysfonctionnement du nerf vague, des troubles anxieux ou l’utilisation à long terme de médicaments qui affectent le système nerveux.
D’autres facteurs neurologiques qui peuvent entraîner une crise de spasmophilie incluent une dépression, une surcharge d’hormones, l’abus d’alcool et le manque de sommeil.
L’hyperventilation
Selon le médecin urgentiste Dr Gérald Kierzek, une hyperventilation, c’est-à-dire une respiration rapide et superficielle de grandes quantités d’oxygène, peut être à l’origine d’une crise de spasmophilie en raison d’une diminution des niveaux de dioxyde de carbone dans le corps.
En effet, ce déséquilibre de la quantité d’oxygène et de dioxyde de carbone pendant l’hyperventilation peut affecter les ions calcium et sodium dans les cellules et entraîner des spasmes musculaires.
Le manque de magnésium (carence nutritionnelle)
La carence en magnésium est une cause courante du stress et de la spasmophilie. Bien que la spasmophilie puisse être déclenchée par le stress, on sait aujourd’hui que le magnésium y joue un rôle clé car il agit aussi dans la régulation du stress.
En effet, des études ont montré que le magnésium aide à détendre les muscles squelettiques, de sorte qu’une carence en magnésium dans l’organisme peut provoquer des spasmes douloureux. Ce manque de magnésium affecte également la coordination musculaire et les niveaux de fatigue, ce qui se produit fréquemment pendant les épisodes de spasmophilie.
Par ailleurs, l’utilisation à long terme de certains médicaments peuvent contribuer à un faible taux de magnésium dans l’organisme et augmenter le risque d’une crise de spasmophilie.
Le Stress prolongé et l’anxiété, véritables causes de la spasmophilie
Le stress chronique, l’anxiété et les crises d’angoisse sont des causes majeures de la spasmophilie.
En effet, lorsque le corps est soumis à ces conditions, ils libèrent des hormones liées au stress telles que le cortisol et l’adrénaline qui peuvent à aggraver les symptômes d’une crise de spasmophilie et exacerber la fatigue, les problèmes digestifs et respiratoires ainsi que les douleurs musculaires.
Les traitements contre la spasmophilie
Des exercices de respiration et de relaxation
Un autre moyen de lutter contre la spasmophilie est de pratiquer des exercices de respiration et de relaxation.
Anticiper les crises de spasmophilie en apprenant à respirer
Pratiquer régulièrement la respiration en boîte, la respiration 4-7-8 ou la respiration abdominale pour améliorer la concentration, aider à diminuer le stress et permettre un meilleur contrôle de la respiration.
En cas de crises, respirer dans un sac
Une des techniques les plus efficaces consiste à respirer dans un sac en plastique lors des crises de panique : placez le sac sur votre bouche et votre nez, inspirez profondément et comptez lentement jusqu’à cinq avant d’expirer. Répétez l’exercice pendant 2 à 5 minutes le temps d’équilibrer vos niveaux de dioxyde de carbone.

La relaxation pour se détendre
Par ailleurs, d’autres méthodes de relaxation telles que la sophrologie, la relaxation musculaire progressive, la méditation en pleine conscience ou même le simple fait de prendre le temps de s’étirer sont d’excellentes options.
Les traitements médicamenteux
Il existe de nombreux traitements médicamenteux contre les crises de spasmophilie selon leur gravité mais ils ne sont pas sans effets secondaires…
Il s’agit notamment de médicaments :
- antispasmodiques, qui aident à réduire la fréquence des contractions musculaires involontaires.
- neuroleptiques ou antipsychotiques, utilisés dans les cas graves, peuvent agir directement sur les neurotransmetteurs.
- antidépresseurs, qui peuvent être utilisés comme traitement d’appoint pour réduire les sensations de fatigue et de stress.
- tranquillisants ou anxiolytiques, qui ont des effets hypnotiques et relaxants.
Rapprochez-vous de votre médecin traitant pour trouver la meilleure solution à vos crises de spasmophilie et votre santé en général.
Les thérapies
La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est l’une des traitements les plus efficaces et courants pour traiter la spasmophilie.
Elle est souvent utilisée pour traiter le stress, le trouble de stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété. La TCC implique un suivi avec un thérapeute qui vous aide à reconnaître et à apprendre à gérer vos émotions et vos comportements.
Traitements naturels : 4 remèdes de grand mère pour soulager la spasmophilie
Traitement de magnésium

Le magnésium peut être utilisé pour éviter une crise de tétanie.
Des études ont montré que la prise quotidienne de suppléments de magnésium (compléments alimentaires) peut contribuer à atténuer les effets de la spasmophilie tels que les crampes, la fatigue, le stress et l’anxiété.
En outre, il est important de veiller à ce que votre alimentation vous apporte des quantités adéquates de magnésium. Voici quelques aliments riches en magnésium :
- Les épinards
- Les noix de cajou
- Les graines de tournesol
- Les graines de citrouille
- Les amandes
- Le riz complet
- Les haricots noirs
Calcium et vitamine D
Il est possible de traiter la spasmophilie en consommant des sources de calcium et de vitamine D. La consommation d’une quantité suffisante de ces nutriments aide à reminéraliser les os et à stabiliser le système nerveux afin d’atténuer certaines manifestations telles que la fatigue et les crampes.
En outre, elle peut également contribuer à maintenir une pression artérielle saine et à éviter l’arythmie cardiaque associée à la spasmophilie.
Voici quelques aliments riches en calcium :
- les produits laitiers tels que le lait, le yaourt et, le fromage
- le thon
- les œufs
- les sardines
- le saumon
- les céréales enrichies
- le jus d’orange
Quant à la vitamine D, elle se trouve à la lumière du jour. Passez du temps au soleil pour avoir votre apport quotidien. Toutefois, si cela n’est pas possible, il vous reste d’autres options, comme la luminothérapie que nous avons traité dans un article précédent.
Voici quelques aliments riches en vitamine D :
- le jaune d’œuf
- l’huile de foie de morue
- le hareng
- le sardine
- le lait
- l’avocat
Décontractants musculaires naturels pour améliorer le bien-être
Les décontractants musculaires naturels issus de la phytothérapie peuvent aider à soulager les symptômes du stress et de l’anxiété associés aux crises de spasmophilie (insomnie, nervosité, douleurs musculaires, accélération du rythme respiratoire).
Parmi ces myorelaxants, on retrouve des anxiolytiques tels que la camomille, la valériane, la lavande, l’ashwagandha, la passiflore ou encore la mélisse. Ces anxiolytiques naturels peuvent également réduire la gravité et la durée de ces symptômes.
Citron et spasmophilie

Les citrons sont des traitements naturels qui peuvent offrir de nombreux avantages pour la santé et peuvent être bénéfiques pour les personnes souffrant de spasmophilie. En effet, les citrons diminuent la pression artérielle et agissent sur le stress et l’anxiété, 2 causes sous-jacentes d’une crise de spasmophilie.
Les citrons sont également une excellente source de vitamine C, qui est importante pour le bon fonctionnement du système nerveux et pour maintenir l’immunité. Enfin, les citrons ont des propriétés antispasmodiques qui peuvent aider à soulager les symptômes associés à la spasmophilie.
Attention toutefois à ne pas en prendre trop car son excès pourrait causer une brûlure à l’estomac et une déminéralisation et produire l’effet inverse.
Traitements préventifs : comment prévenir les crises de spasmophilie ?
Éviter et/ou limiter des aliments
Pour éviter les épisodes de spasmophilie, évitez les aliments riches en sucre raffiné et en graisses transformées, car ils ont tendance à épuiser les niveaux d’énergie de l’organisme.
En outre, il est également important d’éviter la caféine, la drogue et l’alcool, qui peuvent eux aussi affecter négativement l’équilibre naturel de votre corps.
Faire du sport
Le sport est un excellent moyen de prévenir une crise de spasmophilie.
Non seulement il augmente l’endurance cardiovasculaire, mais l’exercice contribue également à stimuler la libération d’endorphines, ce qui peut vous faire oublier vos pensées anxieuses et améliorer votre humeur.
Les sports tels que la marche, le jogging, le vélo et la natation sont excellents pour améliorer la santé en général et diminuer les contractures, tandis que le yoga est bénéfique pour réduire les niveaux de stress.
Crise de tétanie légère : quand voir un médecin ?
Si vous avez le signe de Chvostek qui se manifeste par la contraction involontaire des muscles du visage, consultez immédiatement votre médecin.
Si vous avez le signe de Trousseau ou le symptôme de la “main d’accoucheur” c’est-à-dire des spasmes carpiens et des contractions des doigts, ne tardez pas à contacter un professionnel de la santé.
Par ailleurs, observez bien les éléments déclencheurs de votre crise de spasmophilie. Cela vous donnera des indications sur son origine et donc le type de médecin de santé à consulter (psychologue, psychiatre, nutritionniste, généraliste).
Si elle est causée par le stress, lisez l’article suivant : gestion du stress par un psychologue.
Les questions fréquemment posées sur la spasmophilie
A retenir sur la crise de spasmophilie
- La spasmophilie est un trouble neuromusculaire caractérisé par des spasmes et des contractions musculaires involontaires. Elle touche jusqu’à 15 millions de personnes en France et se manifeste surtout chez les jeunes filles.
- Elle est souvent associée au stress, à l’anxiété et aux crises de panique, mais peut également être causée par un déficit de magnésium ou de calcium.
- Divers autres facteurs neurologiques peuvent contribuer aux symptômes associés à ce trouble, tels que la dépression, la surcharge hormonale et le manque de sommeil.
- Manger des aliments sains, éviter certains déclencheurs, faire régulièrement de l’exercice et utiliser des techniques de relaxation sont autant de mesures qui peuvent aider à réduire les symptômes de la spasmophilie.
- Enfin, il est important de consulter un professionnel de la santé pour faire un diagnostic en cas de crise de spasmophilie ou des manifestations d’anxiété et d’angoisse persistantes.